jeudi 6 février 2014

Petit amusement matinal écrit de la main gauche...

La retraite fermée

 Pour conforter ma foi religieuse, j’étais en retraite fermée depuis trois jours. 
Notre prédicateur, le Père Cauchon, nous balançait le diable et nous menaçait de 
l’enfer à chaque sermon. Or, ce matin, le thème portait sur la pureté. Le Père en 
avait long à dire sur le sujet: il bannissait la masturbation de la vie de tout bon 
catholique, il était contre les mauvais touchers et vouait à la damnation éternelle 
celui ou celle qui pratiquerait la bestialité. Après son sermon très touchant, le Père 
était tellement ému par sa performance qu’il versait des larmes de joie, il nous a 
suggéré de regagner nos chambres et de méditer sur la pureté si présente et si es-
sentielle dans l’Église. Alors, je priais dans ma cellule, je multipliais les chapelets, 
invoquais les saints lorsque mon esprit fut titillé par une question à laquelle je n’avais 
jamais songé et pour laquelle je n’avais pas de réponse. Voulant tirer l’affaire au 
clair, je me rendis à la chambre du prédicateur. Je frappai pour entrer et n’eus pas de 
réponse. Je tournai alors la poignée pour me rendre compte que la porte n’était pas 
barrée. J’entrai et j’aperçus le Père Cauchon, les pantalons baissés avec un petit chat 
entre ses cuisses qui miaulait de douleur. Le Père me chassa immédiatement et je 
m’en retournai en m’interrogeant sur le sens de cette méditation... Sur le chemin du 
retour, je devais passer devant la chambre du recteur du lieu de pèlerinage. Encore 
là, je frappe. Pas de réponse. J’entre et je vois le recteur qui est en train d’enculer 
son enfant de choeur. Je me confonds en excuses. Il me répond : « Déguerpissez, fils 
de Satan ! » Me sentant incompris et toujours sans réponse à ma question de pureté, 
je mets fin à ma retraite et me rends à l’évêché pour rencontrer le saint prêtre, res-
ponsable des maisons de retraite. J’arrive devant sa porte. Elle n’est pas barrée. 
Je rentre délicatement et j’aperçois l’évêque en train de caresser la chatte de sa 
secrétaire. Que dois-je faire pour chasser mon doute ? Me rendre à Rome rencontrer 
le Pape ? Je crains que sa porte ne soit débarrée d’autant que, ce mois-ci, il reçoit 
en privé la prieure des carmélites pour discuter de la grosseur des cierges pascals 
autorisés dans les abbayes cette année. Il me reste à interroger le Saint-Esprit lui-
même, mais je sais, d’après la Bible, que la porte de Saint-Joseph n’était pas barrée 
et que le troisième Dieu avait en horreur les condoms...

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