lundi 13 juillet 2009

Le petit maudit.


La pièce de théâtre s’ouvre sur une grande pièce où l’on aperçoit monseigneur assis sur une chaise. Il porte une soutane immense et le spectateur entend des bruits bizarres dont il ne peut préciser la provenance. On frappe à la porte de monseigneur. Ce dernier ne répond pas, mais on entend toujours des bruits bizarres. Finalement, après avoir frappé plusieurs fois à la porte, un prêtre, le secrétaire de monseigneur, fait son entrée dans la pièce : « Vous ne répondiez pas, monseigneur, j’ai pensé que vous aviez un malaise.
— Je vais très bien merci.
— On entend des drôles de bruits sous votre soutane.
— Ce n’est rien mon fils. Sans doute des gaz.
— En plus, ça bouge sous votre ceinturon, monseigneur.
— Vous avez l’imagination fertile, mon fils.
— Je vois même dépasser des petits souliers.
— Mon Dieu, ne me dites pas que je suis enceint! Aurais-je été choisi par le Seigneur pour accoucher d’un fils?
— Ce n’est pas un nouveau-né, monseigneur, car je vois distinctement ses talons. Un nouveau-né ne naîtrait pas avec ses souliers.
— On n’en sait rien : les voies du Seigneur sont impénétrables!
— Mais ça bouge, monseigneur! »
Le secrétaire s’approche alors de son supérieur et lui soulève la soutane. Il aperçoit le petit François, enfant de chœur favori de monseigneur, nu et blotti entre ses jambes.
Monseigneur, ne se laissant pas démonter, dit d’un ton outré : « Qu’est-ce que tu faisais-là, mon petit maudit, ta famille te recherche depuis trois jours…»

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