mardi 21 février 2017

Il ne reste rien ?

Aujourd'hui je vous offre, plutôt qu'un dessin, un petit poème sans prétention :


Il ne reste rien ?


Ni le travail arrosé de sueur
Ni les amitiés tambour
Ni l'amour flamboyant
Rien, rien
Il ne reste rien

Mon père que j'aimais tant
Ma mère que j'adorais
Mes amis que j'estimais
Rien, rien
Il ne reste rien

Un jour j'ai vu scintiller dans le ciel
Un Soleil parfait
Ailleurs, j'ai vu une forêt lumineuse
Plus loin, la mer dans des accès de fièvre
Avec des soupirs gros comme ça
Rien, rien
Il ne reste rien

Un matin, j'ai vu danser des oiseaux
Sur le fil du vent
J'ai vu des chênes plier
Dans la tempête
Rien, rien
Il ne reste rien

Un enfant aux boucles blondes
Criait à fendre l'âme
Dans les bras de sa mère
À l'heure du soir
Rien, rien
Il ne reste rien

Et là-haut quelque part
Trop loin encore
De la matière
Qui répand la vie
Comme elle a répandu
La mienne
Il y a si loin
Il y a si tôt

La vie, la vie
Défie toujours la mort
Et gagne toujours


Denis Rheault
Montréal, le 21 février 2017


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