Je
suis un homme
Si
seul dans sa plaine
J'avance
vers je-ne-sais-où
Je ne
comprends
Ni le
sens de ma route
Ni le
sens de ma vie
Que
vais-je devenir ?
Mes
pas ne laissent
Aucune
trace visible
Et mon
corps va se défaire
Comme
la chevelure tressée
De
celle qu'on aime
La
tendresse a roulé sur moi
Comme
roule le tambour
Des
marches militaires
Je
suis à la fin du repas
Avec
mes rudes souvenirs
Comme
restes de table
Il
m'arrive de pleurer
Quand
les lundis sont trop longs
Quand
les fleurs se terrent
Quand
mes mers s'agitent
Je me
rappelle Lucie
Fraîche
comme la fougère
Du
printemps
Quand
le vent indiscret
Me
souffle au visage
Son
parfum disparu
Son
âme triste s'abritait
Sous
le parapluie de ses yeux rieurs
Elle
m'habite
Maintenant
Une
interrogation brûlante
Clignote
dans ma nuit :
Qu'adviendra-t-il
de moi ?
Pourquoi
suis-je là ?
Je
n'ai pas le cœur à célébrer
Celles
que j'aurais pu aimer
Celles
que j'aurais pu connaître
Je
marche dans un désert si vaste
Poussière
d'étoile
Et
orphelin
Denis
Rheault
Montréal,
le 3 décembre 2016
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