Les
bons rapports
«
J'ai surpris ma femme sur le fait : elle faisait l'amour dans
mon lit avec mon voisin, Paul-Émile. Sans mon consentement, il lui a
caressé les seins, touché son sexe, exploré son vagin. C'est pas
mêlant, si je le rencontrais, je lui démolirais le portrait, je lui
tordrais la queue jusqu'à ce que mort s'en suive. C'est un baveux,
un écœurant ! S'il était beau, je comprendrais, mais il ressemble
à un lutteur Sumo avec une pinte de bière sculptée au milieu du
ventre. C'est un paresseux. Un fainéant qui a profité de mon
absence pour abuser de Maryse, ma pauvre femme. Elle s'est faite
séduire par un Don Juan de salle de quilles. Moi, qui croyais ma
femme aussi fidèle que la Vierge Marie, j'ai attrapé mon
Esprit-Saint ! Elle est comme les autres qui ouvrent leurs jambes à
tout propos. Avec mon voisin en plus, un misérable, un vaurien, un
membre en règle de l'Ordre du Canada, un cochon subventionné par le
Conseil des Arts. Un vrai salaud, quoi ! »
«
Et pendant ce temps-là, demanda un compagnon de taverne, où
étais-tu ? »
«
Moi ? je vivais à l'hôtel avec Thérèse. »
«
Qui ça, Thérèse? »
«
Thérèse, c'est la femme de mon voisin. »
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