mardi 29 décembre 2020

mardi 1 décembre 2020

Alexandra


 Le feu prenait... ça prenait pas beaucoup de temps !

Un amour éternel...

 

    -- Quelle belle soirée nous avons passé, François mon amour.

    -- Je ne m'appelle pas François.

    -- Mais tu sais que je t'aime ! Tu es le seul homme de ma vie. Je voudrais vivre avec toi éternellement. Je suis si heureuse avec toi, mon Luc.

    -- Luc ? Ce n'est pas mon prénom. C'est celui de ton premier mari, tu dois sûrement y penser encore.

    -- Pas du tout, je te le jure sur la tête de ma mère décédée, cet homme, je l'ai oublié complètement. Tu dois me croire, Robert.

    -- Robert ? C'est le nom de ton avocat. Dis donc, me tromperais-tu, ma mignonne?

    -- Jamais cela ne me traverserait l'esprit. Je suis une femme fidèle et je ne tolère pas qu'on mette en doute mon honnêteté. Notre amour, mon chéri, sera éternel. Je t'en fais solennellement la promesse.

vendredi 23 octobre 2020

La chasse aux tigres

 La chasse aux tigres




Vendredi 23 octobre 2020


L'automne, depuis des lustres, je vais faire une excursion en forêt. Une piste cyclable, non loin de ma résidence, attire les promeneurs avec son joli boisé qui contient des dizaines d'essences d'arbres.

Aujourd'hui, j'ai donné rendez-vous à cet endroit à mon ami Jean-Paul, un professeur de philosophie qui enseigne Platon à l'université, qu'il fait apprécier à ses étudiants en récitant ses platonneries, ses vacheries et ses cochonneries quand il nous présente sa fameuse caverne qui rassemble ses disciples sodomites.

Le boisé de mon entourage est fréquenté l'automne par des tigres qui peuvent passer inaperçus en mêlant leur pelage orangé, jaune et noir au feuillage des arbres. Bien que je sois craintif de nature, je n'éprouve aucune crainte à croiser ces animaux sauvages, car j'ai appris dans le guide de la forêt mauricienne de la société protectrice des animaux qu'en présence d'un tigre menaçant, pour le rendre très doux et inoffensif à votre endroit, il suffit simplement de le tirer doucement par la queue. Ce problème est résolu.

Or, Jean-Paul n'arrive jamais à l'heure : comme tout philosophe qui se respecte, il est en retard, d'abord dans sa spécialité, et ensuite, je n'ose l'exprimer, mentalement il n'est pas très éveillé, c'est la raison pour laquelle, comme ses autres confrères, il a choisi cette vocation pour pouvoir recruter des victimes qui deviendront d'excellents professeurs de philosophie à leur tour! Ainsi progresse la science des sciences!

Au lieu d'attendre son arrivée, je m'enfonce dans la petite forêt à la recherche des tigres. Je marche à pas de loup, c'est la précaution que conseille vivement la société protectrice des animaux dans son traité sur les bêtes sauvages : « Pour la chasse aux tigres, suggère-t-on, marchez toujours à pas de loup! ». Ce problème est résolu.

Après un certain temps, je ne vois toujours aucun tigre et je me demande bien pour quelle raison? Une réponse m'éclaire : dans les endroits où se tiennent les tigres, dit toujours la bible de référence, on retrouve aussi des panthères. Alors, c'est bien simple, dans mon boisé, les panthères ont mangé les tigres, c'est évident. Ce problème est résolu.

Je poursuis mon excursion et je ne rencontre pas de panthères non plus. Une phrase de la société protectrice des animaux me vient à l'esprit : quand il n'y a pas de panthères c'est parce que, généralement, dans les lieux fréquentés par ces fauves, il y a des crocodiles. Je conclus que les crocodiles auront bouffé toutes les panthères. Ce problème est résolu.

J'avance toujours lentement et, curieusement, je n'entends aucun bruit de pleurs. Or, les crocodiles, on les reconnaît à ce trait, émettent des pleurs de crocodiles : l'expression « pleurer comme des crocodiles » en fait foi! Comment expliquer qu'il n'y ait pas de crocodiles ? La réponse est évidente : ils auront été piétinés par des éléphants, parce que dans la jungle les éléphants vivent près des habitats des crocodiles. Ce problème est résolu.

Retenant mon souffle, je marche encore quand un bruit énorme de feuilles froissées provient d'un buisson obscur, là devant moi. Je fais un pas en arrière et le bruit s'amplifie. La peur m'envahit : je vais faire face à plusieurs éléphants, car j'ai lu la mise en garde de la société protectrice des animaux : « les éléphants se tiennent en troupeau ». Je crains d'être piétiné par ce troupeau d'éléphants, je claque des dents, et soudain j'aperçois l'ombre difforme de Jean-Paul qui arrive en force comme un argument philosophique : « Excuse-moi, dit-il, je suis un peu en retard et j'ai pensé que tu avais pris de l'avance en t'enfonçant dans les bois. Enfin, nous allons pouvoir aller paisiblement à la chasse aux tigres... »


Denis Rheault

ce 23 octobre 2020

Trois-Rivières

denisro101@gmail.com

dimanche 27 septembre 2020

vendredi 25 septembre 2020

dimanche 20 septembre 2020

mercredi 5 août 2020

Petite anecdote

Rome permet aux officiers catholiques de haut vol de se paître dans la luxure. Les Romains comprennent ce genre de choses qui seraient très mal vues partout ailleurs. Petite anecdote : en allant aux putes, un samedi soir, dans la Ville Éternelle, j'ai vu un homme, nu comme un ver, circuler en titubant dans une ruelle.

J'ai voulu l'aider, car il portait des vêtements ecclésiastiques. Je lui ai dit : « Mon bon ami, au moins ayez la décence de vous recouvrir le zizi, notre Saint-Père le Pape pourrait passer en ce lieu. » Il me répondit avec un sourire niais : « Mais c'est moi, le Pape! »

jeudi 16 juillet 2020

Merveilleuse Marie

Merveilleuse Marie


Le visage de Marie m'est apparu durant mon rêve et dès le lever, je prends la décision de lui envoyer un mot par lequel j'exprime mon désir de la revoir. Je ne l'ai jamais oubliée. Des égarements m'ont conduit dans les bras d'autres belles, j'ai erré de lit de servantes de curé en sommiers de nonnes de couvent avec punaises fournies, mais cette nuit, j'ai réalisé que Marie était la femme de ma vie. Alors, je m'empresse de terminer cette lettre si importante que je viens d'accoucher pour la poster immédiatement. Je l'envoie par courrier spécial ; il faut battre le fer avant qu'il ne prenne en glace ! Je retourne à la maison avec la certitude qu'elle me répondra rapidement, le temps qu'elle se remémore les doux moments que nous avons écoulés ensemble. Deux jours après, je reçois un avis m'indiquant qu'un colis vient d'être livré chez moi ; il provient d'une expéditrice nommée Marie. J'étais aux oiseaux, aussi ravi que les anges du paradis qui voient arriver un beau mâle terrien de mon genre (!) la main droite posée sur la bible et l'autre palpant son petit moineau. Alors, j'ai songé que Marie était vraiment formidable, merveilleuse, et, balayant toute rancune, j'ai pensé la reprendre comme femme après les deux divorces qu'elle m'a fait payer, car au lieu de me faire broyer du noir, voilà qu'elle soulage mon appréhension en me gratifiant d'une réponse rapide. Quelle femme extraordinaire! Il ne s'en fait plus des comme ça, mis à part la sainte nonne chargée de pomper le pape, en grandes pompes. Léger, sautillant, joyeux (mais sans Pot au lait !) et fier comme un curé qui vient de manger la saucisse de son enfant de choeur, je vais à la poste chercher mon colis. Je reviens en cinquième vitesse à la maison, vu que les quatre autres vitesses de mon auto fonctionnent mal, anxieux de connaître sa réaction. « Formidable Marie, me suis-je dit, je t'aime, je t'aime tellement : non seulement tu donnes rapidement signe de vie, mais encore tu as la délicatesse d'ajouter un présent à ton envoi. Je t'adore ! Je t'aime ! Nos retrouvailles seront plus explosives que les seins refaits de ma secrétaire, je te le jure ! Un grand amour ne s'éteint jamais : c'est la raison d'être des salons funéraires. Marie, tu es lumineuse et extraordinaire! Tu es ma raison de vivre, ma divine comédie, ma fée, ma muse, ma poupée incollable.» J'ouvre alors l'enveloppe délicatement et je sens la fragrance raffinée de Marie. Au fond du colis, il y a quelque chose que j'ai hâte de découvrir. Je plonge ma main dans l'enveloppe et touche le présent que je désirais tant et qui va sceller notre amour éternel. Je regarde l'objet et je m'aperçois que c'est un poignard...

mercredi 24 juin 2020

Scène d'été


Vous vouliez de la chaleur, mes crapauds !

mardi 16 juin 2020

mercredi 3 juin 2020

Un orignal

Pour les amants de la nature...

lundi 18 mai 2020

Platon et la philosophie

Platon avait réuni ses disciples dans une clairière où il écumait ses platonneries. Un Grec, enseignait-il, doit toujours se méfier d'un autre Grec. Car par une légère déviation génétique inexpliquée, une pulsion terrifiante et irrépressible, le Grec a toujours la pine prête à enfoncer un cul. C'est un fait historique incontesté et ce n'est pas pour rien que Homère, je ne parle pas d'Omer Simpson, avait comme destination préférée Sodome ou en langue mieux traduite « sceau d'homme », le sanctuaire de la pine, d'après Pline, où les femmes étaient en sécurité, car les hommes aux minounes leur préfèraient les minous. « Attention les beaux éphèbes, les culs jeunes et prometteurs, les fesses rebondissantes, les miches dorées et bien huilées, bientôt vous fréquenterez la Caverne », prédisait Platon.
Après cette entrée en matière et cette entrée culinaire, Platon se tourna vers Socrate et lui dit : « Mon fils, toi le plus Grec des Grecs, ta mission consistera à promouvoir auprès de tes disciples la caverne. N'oublie pas de bien exposer le pouvoir de la pine et d'exposer la pine au pouvoir, tu auras beaucoup de pouvoir et les Grecs t'apprécieront à ta juste valeur. Répands mon discours philosophique et encourage la pratique de la philosophie, auprès des philosophes d'abord, qui sont avant tout des trous de cul, et de leurs disciples qui n'en sont pas moins. »
Ainsi naquit la philosophie telle qu'on l'enseigne encore de par le vaste monde. Elle prétendait être la science des sciences jusqu'à ce que des citoyens éclairés voient le fond de cette fameuse caverne. Ils en furent estomaqués tant il s'y passait des choses incroyables : les jeunes étaient corrompus par des vieux professeurs philosophes vicieux qui leur enseignaient tout le Tapettisum Intégral, directement dans le cul.
L'affaire fit grand bruit, au point où, à la Sorbonne, sans condamner ces pratiques tellement plaisantes pour les professeurs, on mit d'autres matières plus honorables au goût du jour. Et depuis les philosophes n'entrent dans la caverne qu'avec des gants blancs.


En espérant que ma version, toute personnelle, de la naissance de la philosophie ne froissera personne... 

vendredi 24 avril 2020

On gagne le derby de Kentucky !


D'après moi, cette année on gagne le derby de Kentucky : mon cheval est plus bourré qu'une valise de célibataire qui emporte un poupée gonflable en voyage de noces... et j'ai soudoyé les juges et les experts.

jeudi 23 avril 2020

Soleil et déconfinement



J'attends le soleil et le déconfinement.

samedi 18 avril 2020

Amour

Nos deux cœurs savent qu'on s'aime.

lundi 6 avril 2020

Le châtelain


Un homme vivait inquiet
Il avait tant d'argent
Qu'il fit large dépense
Pour un abri
Qui le mettrait à l'ombre
De tout souci
Et lui garantirait sécurité

Dans une place désertique
Son château érigé
Est protégé par tant d'hommes
Qu'on croirait une armée
Il ne reçoit personne
Et ne veut rien savoir
Des parents ou amis
Il mange à heures fixes
Son sommeil est réglé
Ses boissons sont dosées
Par un médecin servant

Me voilà triomphe-t-il
Au vert désormais
Je vis enfin comme je le voulais
Travail, argent, soucis
C'est fini! Moi je dors

Pendant que notre homme
Savourait son repos
Le ciel tonne
Tuant hommes et troupeaux
Là-bas dans les montagnes
Chez-moi c'est plus clément
De sourire l'abrité
Ils n'avaient comme moi
Qu'en plaine s'installer

Mais voilà que le choléra
Qui rase son passage
Progresse à pas rapides
On le voit du château
Aux hommes qui tombent
Comme des pruneaux

Qu'on barre les portes
Ordonne le retraité
Qui déjà recommence
À s'inquiéter:
La viande ce matin
L'avait-on faisandée
Et l'eau potable
Était blanche ou marbrée?
Peut-on sans risquer
Manger du jardin
Ouvrir les carreaux
Laisser l'ombre entrer?

Et le pauvre homme
Connut le souffle court
Le voilà anxieux
Irritable, alarmé

On murmure
Qu'un nouveau s'approche
De l'ermitage
Il est à vingt lieues
Est-ce mauvais présage?
Qu'on saisisse cet homme
Je me sens en danger
Frémit le châtelain
Qu'on l'amène devant moi
Je m'en vais le juger

Le nouveau arrive
Encadré de soldats
Solidement enchaîné
Chose étrange
Il est nu
Il va par toute campagne
Mendier ses repas
Il s'étonne au maître
Qu'on l'ait arrêté
Attendu que sur mouche
Il ne saurait frapper

Le maître l'interrompt:
Comment peux-tu aller ainsi
Sans argent ni abri
Constamment exposé

L'autre répond: c'est bien simple
J'ai deux jambes pour marcher
J'ai besoin:
je n'ai qu'à demander

Et dans tout cela
S'informa le premier
As-tu trouvé quelque sécurité?
Je m'inquiète de cela

La sécurité trancha l'autre
Elle ne peut exister
Nous sommes tous mortels
Et demain ou tantôt peut-être
Je vais mourir
Nul ne contrôle son soupir
Pourquoi devrais-je me griser
À amasser argent, prestige, honneurs
Que je ne peux garder
Même mon corps
N'est pas ma propriété
C'est pourquoi j'en ai pris mon parti
Chaque instant est ma vie
C'est ma façon à moi
De maîtriser l'émoi


Le retraité s'étonne
D'une telle clarté :
Qu'on attache cet homme
Qu'il soit écartelé!


Et notre vieux maître
Double ses portes
Achète d'autres canons
Pèse chaque jour son or
Et dans son grand château
Qu'il arpente sans cesse
Il guette aux fenêtres
Toutes barrées
Marmonnant
Comme bréviaire un curé:

Moi, j'ai trouvé la sécurité


Denis Rheault
Trois-Rivières
le 6 avril 2020
Texte composé
entre 1986 et 1987


lundi 23 mars 2020

Les lutteurs


Les lutteurs nous montrent la voie...

samedi 29 février 2020

Tes baisers



Par ce matin gris
Un peu tristounet
Je pense à tes baisers
Éternels

Je chuchotais des mots
d'amour
À tes oreilles
Pour mieux les embrasser

Ah! mon amour!
Tu étais délicieuse
Fraîche comme le pain
Du jour
Joyeuse et vibrante
Comme des pierreries
Qui miroitent au soleil

Ces joies renaîtront
Ailleurs
Aussi vrai
Que la Terre s'enivre
Sous la douceur du vent


Denis Rheault
29 février 2020