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C'était
un mangeux de marde pas ordinaire celui qui dirigeait la marie de ma
ville. On l'appelait monsieur le maire, par pure politesse, mais tous
reconnaissaient le crétin sous l'enveloppe. Il avait truqué ses
élections en copiant les passes des partis politiques classiques,
spécialement celles des libéraux qui sont des mangeux de marde pas
ordinaires. Aux élections, il achetait les votes, faisait voter les
morts, les chiens, les secrétaires de curé sans culotte et même
les poteaux de téléphone. Une fois élu, il débitait sa petite
salade verte (il était écolo) dans la quelle il remerciait les
bandits qui avaient travaillé pour lui, spécialement les ingénieurs
et les avocats.
Sa
femme, d'une rigueur et d'une fidélité irréprochables, pour faire
prospérer les affaires de son mari, écartait les jambes sur
demande. Elle avait pour client monsieur Ladouceur, un professeur
d'université très distingué, qui trouvait son excitation dans les
pantalons des jeunes hommes et enseignait la philosophie la plus
cochonne qui soit, la grecque, celle de Platon, brune de
préférence... Pour chasser l'ennui, il faisait son petit lavage
personnel, qu'il appelait son numéro Deux, chaque soir, et le samedi
(il l'avait bien mérité), la mairesse lui donnait un lavage plus
complet, son numéro Un. Pendant cette opération vicieuse, la
première dame, une femme pieuse, avant de lui brasser la queue,
invoquait les saints qui apparaissent sur la liste des pervers, mieux
connue sous le titre les Saintes litanies, sans oublier un
petit coup de chapeau au Saint-Esprit qui, avec la complicité amusée
de Marie, avait mis le chapeau et fait des cornes à Joseph Le Grand
Naïf.
Le
maire recevait à son bureau le docteur Savon, un de ses plus
fidèles disciples, qui en avait marre de se faire donner des savons
par sa femme, une furie prétentieuse, péteuse, merdeuse qu'il avait
mariée pour sa beauté, en oubliant qu'elle avait aussi du
caractère. Avec les années, sa beauté avait fané et son caractère
avait pris de la force et poussé en graine de sorte que le docteur,
au lieu d'une croix, portait sa pine comme une épine. Sa salope
conjugale étudiait, elle aussi, la philosophie (celle du boudoir de
Simone de Beauvoir), pour faire chier son mari. Et elle remplissait
ses temps libres en suivant des cours d'équitation pour raffermir
son cul qui avait foiré en vieillissant. Pour pratiquer ce sport,
elle portait une queue de cheval ce qui faisait rager son mari dont
le zizi, gras comme une sardine en boîte, ne pouvait rivaliser avec
l'étalon. Aussi, avait-il le moral dans les talons. Il aurait bien
divorcé et demandé ce cheval en mariage, s'il n'avait été pogné
par l'étau des conventions sociales. Là, je retiens mon souffle,
car c'est une histoire tellement désolante à raconter... N'est-elle
pas trop dure envers les animaux? Vont-ils se plaindre pour cruauté
auprès de la société protectrice des animaux contre les humains?
Ça
mérite réflexion, et je vais attendre que le cheval ait les quatre
fers en l'air avant d'aborder cet aspect délicat...